Pour le retour du 60 km/h, disons oui au progrès ! Une initiative populaire pour la liberté.
22/01/2021
Nous reprenons ici une interview de Pierre Chasseray par Atlantico
Atlantico : Les automobilistes parisiens vont bientôt devoir se résoudre à lever le pied pour de bon. Dans le droit-fil de sa politique anti-voiture, Bertrand Delanoë envisage sérieusement d’abaisser la vitesse à 30 km pour lutter contre les accidents, la pollution et le bruit.
Pierre Chasseray : D’un point de vue purement « sécurité routière », l’efficacité [d’une limite à 30 km/h] reste contestable. En effet, selon l’Institut de l’Accident publié par 40 millions d’automobilistes, les accidents mortels en agglomération [ont pour causes principales] les grands excès de vitesse, le manque de visibilité et les comportements à risques des piétons. Mais en aucun cas la vitesse réglementaire ou les petits excès de vitesse.
Aussi, le simple aspect de sécurité routière ne semble pas à lui seul justifier l’abaissement de la vitesse règlementaire…
Du point de vue de la pollution sonore, c’est-à-dire le bruit, le constat est le même. Les principales nuisances sonores en agglo dues aux véhicules motorisés viennent des bruits émis par le moteur (véhicule en mouvement ou à l’arrêt). Les bruits émis par le roulement des pneus sur la chaussée est négligeable en dessous de 50 km/h. […] D’autre part, abaisser la vitesse de 50 à 30 km/h (pour peu que les véhicules roulent vraiment à cette allure) ne permettrait de réduire le volume sonore que de 3 décibels. Lorsque l’on sait que 3 décibels est le seuil de perception d’un changement de volume pour l’oreille humaine, l’efficacité réelle de la mesure reste une nouvelle fois plus que contestable.
Quant à la pollution de l’air […] les spécialistes automobiles admettent que l’optimum énergétique se trouvant autour de 80 km/h, une voiture pollue davantage à 30 qu’à 50 km/h, car sa vitesse est plus éloignée de l’optimal.
L’abaissement des limitations de vitesse envisagé créerait ou aggraverait de nombreux désagréments. Il est évident qu’avec des vitesses réduites et donc des temps de parcours allongés, cela provoquerait assurément une sur-congestion d’une capitale déjà engluée. Il faut au contraire penser à fluidifier plutôt qu’à comprimer l’espace et à poursuivre l’érosion des places de stationnement.
D’un point de vue économique, c’est aussi extrêmement contre-productif puisque l’allongement des temps de parcours entrainerait de manière inéluctable une baisse de la productivité.
Mais pensons « social », pensons aussi « famille »… Et que pourra t’on répondre à un automobilistes qui perdra autant de temps de loisirs avec l’accroissement des temps de parcours.